"L’œuvre d’art, qu’elle travaille les mots, les sons ou les images, est toujours de l’ordre de la représentation. Elle impose donc par nature une distanciation qui permet de l’accueillir sans la confondre avec la réalité".
 En réponse aux demandes de censure, aux accusations calomnieuses et répétées de Louis-Georges Tin président du CRAN, cette séance est l’un des chapitres d’une série nommée « Sitons », composée elle-même de 6 couleurs différentes, dont le noir qui est « la somme des couleurs » ! Philippe Savoir travaille depuis très longtemps avec la couleur et les masques.  Rien dans le sujet, la représentation ou l’intention narrative de ses images n’évoque la pratique du « blackface » si ce n’est le titre lui-même qui justement y fait référence de façon critique comme citation historique et traduction littérale. Aucune volonté de représentation de "l'homme noir", de référence africaine ou afro américaine, ni de stigmatiser un type d’individu dans cette série. Ici toute les ficelles sont apparentes, le modèle est montré dans sa plus simple nudité, moitié noir et blanc, enduit ou délavé, icône shakespearien ou vierge noire de plastique. 
Il est regrettable et dangereux, par ces accusations, de fragiliser un peu plus la liberté d’expression et de création, qui est un droit fondamental, en tentant d’instrumentaliser un travail artistique à des fins personnelles et idéologiques. Et il est triste de constater qu'un combat aussi noble que la lutte contre le racisme, puisse s'égarer ainsi dans les méandres de l’obscurantisme. 
Certes l’œuvre vit du regard qu’on lui porte mais là s’opère un déplacement et une lecture qui ne concerne que son spectateur. 
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